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Décret BACS (Systèmes d’automatisation et de contrôle des bâtiments)

Dans le cadre de la stratégie européenne et nationale de performance énergétique des bâtiments, le décret « Tertiaire » (décret n°2019-771 du 23 juillet 2019) impose la mise en œuvre d’actions de réduction progressive de la consommation d’énergie dans les bâtiments et parties de bâtiments de plus de 1 000 m² à usage tertiaire.

Dans cette optique, le décret BACS (décret n°2025-887 du 20 juillet 2020) impose par la suite l’installation de systèmes d’automatisation et de contrôle des bâtiments non résidentiels et de systèmes de régulation automatique de chaleur (articles R175-1 et suivants du CCH.).

Ces systèmes d’automatisation et de contrôle permettent de piloter plus efficacement les équipements tels que le chauffage, la climatisation et la ventilation, de réduire la consommation et les factures énergétiques, de lutter contre le gaspillage et de répondre plus facilement aux exigences posées par le décret Tertiaire.

En effet, ce type de système permet entre autres :

· L’automatisation et le contrôle des systèmes techniques ;

· La surveillance de la consommation énergétique du bâtiment ;

· La détection des pertes d’efficacité énergétique et une intervention rapide, etc.

Les points clés à retenir
  • L’objectif du décret BACS est d'équiper tous ces bâtiments de systèmes d'automatisation et de contrôle avant :
    • Le 1er janvier 2025 (bâtiments > 290 KW) ;
    • Le 1er janvier 2027 (bâtiments > 70 KW).
  • L’obligation s’applique au propriétaire des systèmes techniques ;
  • La conformité au décret BACS est sujette à des vérifications et inspections périodiques ;
  • Le propriétaire d’un système BACS veille à ce que l’exploitant soit formé à son fonctionnement (modalités de paramétrage, etc.).

I. L’obligation BACS : vers une modernisation de la gestion énergétique des bâtiments tertiaires

A) Quels types de bâtiments sont concernés ?

L’obligation d’équipement en systèmes BACS s’applique en fonction du niveau de puissance des systèmes de chauffage, de climatisation ou de ventilation du bâtiment. A l’origine, seuls les propriétaires des systèmes d’une puissance nominale supérieure à 290 KW étaient concernés.

Depuis 2023, l’obligation est désormais étendue à tous les bâtiments à usage tertiaire (existants ou neufs), publics ou privés, dès lors que la puissance des systèmes de chauffage, de climatisation ou de ventilation atteint 70 KW (décret n°2023-259).

Entrée en vigueur de l’obligation :

  • Pour les bâtiments équipés de systèmes excédant 290 KW :
    • Dès leur mise en service pour les bâtiments « neufs » ou rénovés ;
    • Depuis le 1er janvier 2025 pour les bâtiments existants.
  • Pour les bâtiments équipés de systèmes excédant 70 KW :
    • Au 1er janvier 2025 pour les bâtiments « neufs » ou rénovés ;
    • Au plus tard au 1er janvier 2027 pour les bâtiments existants.

Exemptions et dérogations :

Le propriétaire peut être exempté de cette obligation dans les cas suivants :

  • Le bâtiment est destiné à être démoli ou désaffecté à court terme ;
  • L’installation d’un système d’automatisation et de contrôle dans un délai raisonnable n’est pas rentable (démonstration par une analyse coût-bénéfices) ;
  • L’installation n’est pas possible en raison d’une incompatibilité technique ou fonctionnelle avec les systèmes existants.

B) Quelles implications pour les propriétaires ?

Les dispositions issues du décret BACS impliquent de nouvelles obligations à la charge des propriétaires :

  • La réalisation d’un audit des systèmes techniques existants afin d’identifier les besoins de mise en conformité ;
  • La planification de travaux d’installation ou de mise à niveau des systèmes d’automatisation et de contrôle ;
  • La maintenance régulière des équipements afin de garantir leur bon fonctionnement (article R175-5 relatif aux vérifications périodiques).

Caractéristiques minimales des systèmes techniques

Se conformer au décret BACS exige l’installation d’un système de GTB (gestion technique des bâtiments) classé A ou B selon la norme EN ISO 52120-1 relative aux fonctions d’automatisation, de régulation, et de gestion technique du bâtiment.

Afin de connaître le classement d’une GTB, il est nécessaire de réaliser un diagnostic de la performance énergétique du bâtiment (DPE).

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II. L’obligation BACS : une mise en application sous surveillance

A) Quels contrôles d’exploitation et d’entretien ?

Vérifications périodiques Selon l’article R175-4 du code de la construction et de l’habitation, les systèmes d’automatisation et de contrôle des bâtiments doivent faire l’objet de vérifications périodiques par un prestaire externe ou un personnel interne compétent en vue de garantir un maintien en bon état de fonctionnement.

Le propriétaire du système technique veille à ce que son exploitant soit formé à son fonctionnement, et lui fournit également des consignes écrites sur la périodicité des interventions de vérifications et les points à contrôler. Ces consignes doivent prévoir la réparation rapide ou le remplacement en cas de défaillance quelconque des systèmes BACS.

Inspections périodiques Depuis 2023, le décret n°2023-259 impose aux systèmes d’automatisation et de contrôle une inspection périodique (tous les 2 à 5 ans) à l’initiative de leur propriétaire (article R175-5-1). Cette inspection ne se limite pas à l’installation du système, mais implique également une surveillance de son étalonnage et de son fonctionnement pour garantie les économies d’énergie attendues.

Selon la réglementation, cette inspection comporte, en fonction des situations :

  • Une analyse fonctionnelle (en cas de 1ère inspection) ;
  • Une vérification du bon fonctionnement ; - Une évaluation du respect des exigences prévues par l’article R175-3 ;
  • Une évaluation du paramétrage du système par rapport à l’usage du bâtiment ;
  • Les recommandations d’usage.

À la suite de l’inspection, le propriétaire devra conserver le rapport pendant 10 ans.

B) En cas de non-conformité

Le décret BACS ne prévoit pas explicitement de sanctions en cas de non-conformité à ses exigences. Toutefois, les inspections et vérifications régulières devraient inciter les acteurs concernés à respecter la réglementation.

Par ailleurs, il convient de rappeler que pour les personnes assujetties au décret tertiaire, son non-respect entraîne des mises en demeure, des sanctions administratives, ou encore l’inscription du nom de l’entreprise dans la base publique de l’Etat « OPERAT » (« Name and shame »). A l’avenir, la réglementation BACS pourrait bien évoluer sur cette lancée.

En résumé

Le décret BACS s’inscrit dans une logique de pilotage intelligent de l’énergie et engage les acteurs du secteur tertiaire à moderniser la gestion énergétique de leurs bâtiments.

Au-delà des obligations réglementaires, le décret constitue une opportunité d’optimiser les coûts d’exploitation, d’améliorer le confort des usagers et de valoriser les actifs immobiliers dans un contexte de transition écologique.

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