AccueilVeille réglementaire environnement

Ombrières photovoltaïques sur parkings : obligations selon la taille et la réglementation

Dans un contexte de transition énergétique et de lutte contre le changement climatique, la France a mis en place deux réglementations complémentaires pour optimiser la production d'énergie renouvelable sur les parcs de stationnement.

D'une part, la loi sur l'accélération de la transition énergétique pour la croissance verte (loi APER) de mars 2023 impose, via son article 40, l'installation d'ombrières photovoltaïques sur les parkings de plus de 1 500 m². D'autre part, la loi Climat et résilience du 22 août 2021 exige l'intégration de solutions durables (ombrage, végétalisation ou production d'énergies renouvelables) pour les parkings de plus de 500 m² associés à certains bâtiments.

Ces deux dispositifs législatifs s'articulent pour couvrir l'ensemble des parcs de stationnement selon leur superficie, transformant ces espaces souvent sous-exploités en contributeurs actifs à la production d'énergie verte et à l'amélioration du cadre urbain.

Les points clés à retenir

Deux seuils d'application complémentaires :

  • 500 à 1 500 m² : Loi Climat et résilience - choix entre ombrage, végétalisation ou énergies renouvelables
  • Plus de 1 500 m² : Loi APER - obligation stricte d'ombrières photovoltaïques

Échéances différenciées :

  • Parkings 500-1500 m² : Obligations progressives déjà en vigueur (30% en 2023, 40% en 2026, 50% en 2027)
  • Parkings >1500 m² : Entrée en vigueur entre juillet 2026 et juillet 2028 selon la gestion

Responsabilités :

  • Propriétaire du parking (modifié en 2025)
  • Concessionnaire/délégataire pour les parkings en délégation de service public

Types de parkings concernés :

  • Associés aux bâtiments commerciaux, industriels, bureaux, entrepôts, établissements de santé, d'enseignement
  • Parkings extérieurs non couverts uniquement

Exemptions possibles :

  • Contraintes techniques, architecturales ou patrimoniales
  • Coûts économiquement inacceptables
  • Parkings ombragés par des arbres (>50% de la surface)
  • Suppression/transformation prévue du parking

Sanctions :

  • Loi APER : 20 000€/an (<10 000m²) ou 40 000€/an (≥10 000m²)
  • Loi Climat : Arrêté ministériel définit les conditions spécifiques

I. Parkings de plus de 1 500 m² : obligation d'ombrières photovoltaïques (Loi APER)

L'article 40 de la loi APER a pour objectif de stimuler la production d'énergie solaire et d'optimiser les surfaces souvent négligées. Ainsi, les parkings extérieurs de plus de 1 500 m² doivent être équipés d'un dispositif d'ombrage et de production d'énergie renouvelable sur au moins la moitié de leur surface.

En principe, l'obligation s'applique au propriétaire du parc de stationnement. En revanche, lorsque ledit parking est géré en concession ou délégation de service public, ou en application d'une autorisation d'occupation domaine public, ces dispositions s'appliquent au concessionnaire, au délégataire ou au titulaire de l'autorisation.

A) Typologies des parkings concernés

Cette obligation s'applique aux parcs de stationnement :

  • Nouveaux : à savoir tout parking construit après promulgation de la loi
  • Existants : lors de rénovations majeures ou d'extensions

Les principaux concernés sont les parkings associés à des bâtiments commerciaux, industriels, artisanaux, entrepôts, hangars et bureaux de plus de 1 000 m². Par conséquent, les parkings intégrés à un bâtiment sont exclus.

Cependant, certains parkings peuvent être exemptés, notamment ceux soumis à des contraintes techniques, ceux ombragés par des arbres sur au moins la moitié de leur superficie, ou ceux prévus pour être supprimés ou transformés dans le cadre d'un projet d'aménagement autorisé avant les délais prévus.

B) Modalités de calcul de la superficie du parc de stationnement

La réglementation considère le parc de stationnement comme l'ensemble des places de stationnement, des voies de circulation et des espaces de manœuvre, y compris les accès piétonniers ou cyclistes.

Les espaces verts, de repos ou logistiques (manutention, déchargement, stockage, etc.) ne sont pas pris en compte dans le calcul. Il en est de même pour les surfaces correspondant aux voies de circulation empruntées spécifiquement par des véhicules lourds affectés au transport de marchandise d'un poids total autorisé en charge (PTAC) supérieur à 7,5 tonnes.

II. Parkings de 500 à 1 500 m² : Solutions d'ombrage et énergies renouvelables (Loi Climat)

Dans le cadre de la loi Climat et résilience du 22 août 2021, les parkings de plus de 500 m² non couverts associés à certains bâtiments doivent intégrer des solutions d'ombrage, de végétalisation ou d'équipements photovoltaïques (article L171-4 du code de la construction et de l'habitation et L111-19-1 du code de l'urbanisme).

A) Quelles infrastructures sont concernées

Les bâtiments ou parties de bâtiments sont concernés à partir du moment où plus de la moitié de leur surface de plancher est affectée à un ou plusieurs des usages suivants :

  • Commercial, industriel, artisanal ou administratif
  • Bureaux, entrepôt
  • Hangars non ouverts au public faisant l'objet d'une exploitation commerciale
  • Hôpitaux, équipements sportifs, récréatifs et de loisirs
  • Scolaires et universitaires

Lorsque des travaux de construction ou de rénovation affectent des parcs de stationnement non couverts de plus de 500 m² associés à ces types de bâtiments, ils doivent également intégrer l'un de ces dispositifs.

B) Obligations applicables aux parcs de stationnement (> 500 m²)

En principe, l'obligation prévue par l'article L171-4 du code de la construction et de l'habitation doit être réalisée en toiture des bâtiments ou sur les ombrières surplombant les aires de stationnement dans le cadre de leur construction ou de leur rénovation lourde.

L'obligation s'applique :

1° Aux parkings en rénovation, extérieurs et associés aux bâtiments mentionnés à l'article L.171-4 du CCH

2° Aux parkings en construction :

  • Non couverts accessibles au public (L.171-4 CCH)
  • Extérieurs accessibles au public (L.111-19-1 CU)

Ainsi, en vertu de l'article L.111-19-1 du code de l'urbanisme, ces aires de stationnement doivent intégrer, sur au moins la moitié de leur surface, soit :

  • Des revêtements de surface
  • Des aménagements hydrauliques
  • Des dispositifs végétalisés
  • Des ombrières concourant à leur ombrage

Dans le cas où le parking comprendrait des ombrières, celles-ci devront intégrer un procédé de production d'énergies renouvelables (tels que des panneaux photovoltaïques) sur au moins la moitié de leur surface.

Réservez votre démo

L’évaluation de la qualité de notre application et des services associés ne peut se faire qu’en la voyant et en jugeant sur "pièce".

En tant que pilote ou utilisateur futur, venez mesurer directement tous les avantages de notre solution, posez vos questions et validez l’adéquation entre notre solution et vos besoins ou contraintes.

Je planifie ma démo
réservez votre démo QSE Veille

III. Modalités d'application et échéances

Échéances pour les parkings de 500 à 1 500 m² (Loi Climat)

L'obligation issue des articles L171-4 et L111-19-1 est réalisée en toiture des ombrières surplombant les aires de stationnement, sur une surface minimale au moins égale à :

  • 30% minimum à compter du 1er juillet 2023
  • 40% minimum à compter du 1er juillet 2026
  • 50% minimum à compter du 1er juillet 2027

Ces obligations, progressivement renforcées d'ici 2027, traduisent une volonté claire d'adapter les infrastructures urbaines aux enjeux environnementaux.

Échéances pour les parkings de plus de 1 500 m² (Loi APER)

L'entrée en vigueur de cette obligation s'échelonne entre le 1er juillet 2026 et le 1er juillet 2028, en fonction de la gestion et de la superficie du parc.

1° Pour les parcs gérés en concession ou délégation de service public :

  • Au 1er juillet 2026 pour les contrats en cours (toute conclusion ou renouvellement de contrat de concession/délégation antérieurs à cette date)
  • Au 1er juillet 2028 pour les nouveaux contrats (toute conclusion ou renouvellement de contrat de concession/délégation postérieurs au 1er juillet 2026)

2° Pour les parcs non gérés en concession ou délégation de service public :

  • 1er juillet 2026 pour ceux de 10 000 m² et plus
  • 1er juillet 2028 pour ceux entre 1 500 et 10 000 m²

Le préfet peut accorder un report de délai dans certains cas, comme la suppression totale ou partielle du parc dans le cadre d'une opération d'aménagement ou des retards non imputables au propriétaire.

IV. Sanctions, dérogations et exceptions

Sanctions applicables

Pour les parkings de plus de 1 500 m² (Loi APER) :Les manquements seront constatés par des agents du ministère de l'Énergie, des officiers de police judiciaire ou des agents mandatés. En cas de non-conformité, le propriétaire du parc risque une amende annuelle de 20 000 € pour les parkings de moins de 10 000 m² et de 40 000 € pour ceux de 10 000 m² ou plus.

Pour les parkings de 500 à 1 500 m² (Loi Climat) :Un arrêté ministériel définit les cas dans lesquels toute ou partie de l'obligation est écartée ou soumise à des conditions de mise en œuvre spécifiques.

Dérogations et exemptions

Certaines situations peuvent permettre d'exclure ou d'exempter temporairement des parkings de l'obligation d'installation d'ombrières :

1. Existence sur le site de procédés de production d'énergies renouvelables équivalents

2. Contraintes techniques, de sécurité, architecturales, patrimoniales, environnementales ou relatives aux sites et paysages

3. Coûts économiquement inacceptables

4. Le parc est ombragé par des arbres sur au moins la moitié de sa superficieUn parc de stationnement est considéré comme satisfaisant aux conditions d'ombrage, en cas de présence d'arbres à canopée large, concourant ou susceptibles de concourir à l'ombrage du parc, répartis sur l'ensemble de celui-ci, à raison d'un arbre pour trois emplacements de stationnement.

5. Suppression ou transformation du parc dans le cadre d'un projet d'aménagement autorisé après le 10 mars 2023

Le propriétaire doit prouver qu'il répond à ces critères en fournissant une attestation détaillée, incluant une étude technico-économique réalisée par une entreprise qualifiée.

Enfin, certaines installations classées pour la protection de l'environnement (ICPE) soumises à déclaration, enregistrement ou autorisation peuvent être exemptées en raison de l'incompatibilité de ces obligations avec les caractéristiques de l'installation.

Conclusion

Avec les lois APER et Climat et résilience, les parkings extérieurs entrent pleinement dans la transition énergétique selon un dispositif échelonné par superficie. La loi Climat impose dès maintenant des aménagements durables progressifs pour les parkings de 500 à 1 500 m², tandis que la loi APER exigera des ombrières photovoltaïques strictes pour les parkings de plus de 1 500 m² à partir de 2026-2028.

Pour les propriétaires ou gestionnaires concernés, l'enjeu est clair : anticiper dès maintenant les travaux et démarches nécessaires selon la taille de leurs parkings pour être prêts aux différentes échéances, et ainsi contribuer concrètement à la production d'énergie verte tout en respectant leurs obligations réglementaires.

Ces articles peuvent vous intéresser

Il n'y a pas d'article pour le moment.